Aurélyen ▬ Il est des notres...

... il a bu son verre comme les autres.

L'après match avait été un vraie folie. Entre les hurlements de joies, les cris de victoire ou encore les chansons des Glorieux Gagnants, il était impossible de parler normalement, y compris pour dire à son voisin : "Il faut que j'aille aux toilettes". Certaines filles étaient même venues squatter les bancs en bois des vestiaires réservés aux joueurs, histoire de les féliciter et de les inviter par-ci, par-là. Après, chacun était partis fêter la victoire dans un restaurant, un bar ou encore une boite de nuit d'Hesperia. Il avait entendu le bruit de la fête tout le long du chemin qui menait au campus, il avait croisé quelques têtes connues, on les avait félicitaient, Aurel et lui, ainsi que toute l'équipe pour cette victoire "largement méritée". Aryen riait à ces mots, remerciait et repartait. Ils avaient quelque chose à fêter.

Pour Aurélyen et lui, c'était soirée arrosée au parc de l'université. Ils n'étaient pas totalement seuls, cependant. Plus loin, dans l'herbe, il y avait aussi un petit groupe d'étudiants. Il faisait nuit depuis un bon moment maintenant, et pour cause, il était une heure passée mais le noir ne semblait effrayer personne par ici. On entendait aussi des bruits de pas sur le gravier, plus loin mais personne ne pouvait voir les deux jeunes hommes du chemin. Ils s'étaient assis sur une table en bois, derrière un arbre.
Aryen sortit une petite bougie de sa poche l'alluma et tenta de la faire fondre sur le bois pour quelle reste droite.
— Bon, Aurel, quel genre de boisson me proposes-tu ?
Il avait déjà bu quelques bières et comme il ne conduisait pas, ce soir là, il ne s'arrêterait pas à ça. Il n'était cependant pas un gros buveur, plutôt un inconsidérable fumeur. Il sortit donc une clope de l'intérieur de son cuir et se l'alluma à l'aide de la flamme de la bougie qui avait finie par obéir.
— J'vais foutre le feu à la table, t'à l'heure, dit-il, plus pour lui même que pour Aurélyen, tu veux une malbo ?
Ses soirées entre potes n'étaient pas des plus courantes parce qu'il sortait beaucoup avec les filles alors il en profitait pas mal pour faire de connerie, lorsque ça arrivait. Il but la dernière gorgée de sa bouteille de bière ; il avait encore ce foutu slogan dans la tête, un foutu slogan qui ne voulait pas le lâcher : "Il est des nôtres, il a bu son verre comme les autres". Il ne savait même pas où il l'avait entendu mais il persistait dans sa petite tête.

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Grande victoire, une de plus ! Les fans clamaient haut et fort le nom de l'équipe, brandissant leurs pancartes personnalisées. Les cheerleaders bougeaient leurs pompoms en réalisant une énième fois leur chorégraphie pendant que les joueurs faisaient le tour du terrain, gonflant les pectoraux, fiers comme des coqs au milieu de leur poulailler. Enfin... Sauf pour Aurélyen. Il était sans doute le coq le plus chanceux ici. Le soir, il pouvait décider de choisir d'emmener avec lui une des nombreuses plus au plumage des plus délicieux ou un des jeunes coqs présent ici... Dans tous les cas, il ne rentrait pas seul. Mais passons, ce n'était pas le sujet. Ils avaient donc gagné, et ils allaient tous fêter ça de leur côté, souvent en bande, dans un des bars du coin. Mais il avait prévu autre chose pour ce soir, une soirée arrosée en compagnie de son pote Aryen, un gars de l'équipe. Ils s'étaient dit au matin qu'ils fêteraient ça dans le parc, qu'importe le résultat de l'après match. Et là, ils pouvaient doublement fêté ça ! De un, ils avaient gagné et de 2... Ils avaient déjà une soirée alcool-cigarette-rigolade de prévue, merveilleux. Quittant le stade pour rejoindre le parc universitaire, ils s'installèrent sur une table en bois, derrière un gros chêne. Aurélyen était déjà bien entamé, les bières d'après match étaient encore bien présente dans son sang, et la bouteille de vodka qu'il tenait en main n'allait rien arranger aux choses... De plus, trônait au milieu de la table une bouteille de champagne - de marque - avec un petit dessus marqué dessus, à l'indélébile. Pour mes joueurs préférés, Lolita

PS appelez moi. Bien sûr, ça les avait fait marré. Lolita était une de ces bimbos super canon, et populaire. L'important, c'est qu'elle payait le champagne. Il répondit à sa question, présentant les deux bouteilles d'un geste de la main, ne tenant déjà plus en place.

Champagne offert par Lolita et de la vodka ! Ce soir, c'est la fête !

Il regarda la bougie, étant tout d'un coup passionné par la flamme. Souriant, son regard se déplaça vers Aryel qui venait de s'allumer une cigarette. Un point commun d'ailleurs, Aurélyen fumant également. Cigarettes, alcool... C'était sûr, ce soir, c'était soirée déconnade où ils risqueraient de faire quelques conneries, comme à leur habitude. Le jeune anglais ricana en entendant le commentaire d'Aryen concernant cette pauvre table qui n'avait rien demandé. Il piqua ensuite sa cigarette pour la mettre entre ses lèvres, tirant une bouffée.

Oké merci, j'vais prendre celle-ci !

Il prit ensuite la bouteille de champagne, gardant la cigarette d'Aryen en bouche. Il la déboucha en moins d'une seconde, le bouchon se retrouvant expulsé quelque part dans le parc. Il éclata de rire, voyant une partie du précieux liquide quitter la bouteille, sous la pression. D'ailleurs, il essaya d'en attraper, mettant sa bouche en dessous, sans grand résultat. Rigolant toujours, à moitié saoul - comme Aryen - il releva la bouteille et but une nouvelle gorgée, passant la bouteille à son ami.

Putain que j'aime les victoires ! En plus, Aryen et lui même avaient joué comme des Dieux.

"Sympa, cette petite Lolita" pensa-t-il. Vodka, c'était parfait. Champagne, encore mieux. Aryen adorait les vins blancs, pour tout et pour rien. Surtout pour rien.
— Qui n'aime pas les victoires, hein ? demanda-t-il, plus pour lui même que pour répondre à Aurélyen. Il s'empara de la bouteille qu'il lui tendait et, attrapant un gobelet en plastique qui trainait sur la table, derrière lui et qu'il s'était dégotter dans les vestiaires avant de partir. Il n'aimait pas trop boire directement à la bouteille, même lorsqu'il était bourré. Bizarre, non ?

Tirant sur sa clope une nouvelle fois, il tendit l'oreille vers le chemin de cailloux, il entendait des pas fouler le sol derrière le rire incessant d'Aurel. Il se redressa et se frotta le jeans, couvert de poussière. Il avait l'envie irrésistible de faire une connerie mais il n'arrivait pas à savoir laquelle allait être la plus intéressante.
Il sortit un second gobelet en plastique d'une poche de son blouson et le posa sur le bois humide de la table ; il attrapa la bouteille de vodka et servit un verre assez conséquent avant de le tendre à Aurélyen, non sans difficulté.
— Boit ça, bouffon, lança-t-il avec un sourire, code J.V.F.C, mission 1.
Soit "Je Vais Faire une Connerie". Est-ce qu'Aurel allait comprendre du premier coup ? Il n'en avait aucune idée. En attendant son illumination, Aryen observa attentivement autour de lui. Plus loin sur le pont, il y avait une silhouette penchée en avant, une fille, sans aucun doute, appuyée sur les coudes. Pas trop loin d'eux, il y avait toujours le groupe d'étudiant. Quelqu'un passa en vélo, se dirigeant vers la sortie du parc de l'université.
Aryen revint un peu sur ces pas et frappa Aurel à l'épaule puis lui montra la silhouette sur le muret. Peut-être même la connaissaient-ils ! Il avait une très très vilaine idée dans la tête ; et plutôt dangereuse même mais l'alcool ne permet d'avoir des idées saines et claires.
— Toi, à gauche. Moi, à droite. Discrètement, on l'attrape doucement et on fait semblant de la faire passer par dessus le muret du pont.
Il avait dit ça avec beaucoup de professionnalisme, genre MISSION ONE, soldat Easton ! Il sourit à cette idée en attendant la réaction d'Aurélyen. Qu'est-ce qu'il pouvait être lent, celui là, avec quelques verres dans le pif. Il crut bon de rajouter, avant de s'avancer lentement à l'extérieur du couvert des arbres :
— Tu la laisses pas tomber, quand même, hein ?

HJ ▬ Désolée de mon très, très gros retard de réponse. J'ai préparé l'intervention de la jeune fille penchée sur le pont avec Quinn.

» Aurélyen ; Put your hands into the fire
» Aurélyen F. Woodsen ; Put your hands into the fire [END]